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Événements

Devant les vitrines des grands magasins, la magie de Noël éblouit petits et grands

Dès le mois de novembre, l’esprit de Noël s’empare de la portion du Boulevard Haussmann où se dressent les grands magasins. Passants, riverains et touristes  s’attardent sur les vitrines que l’on garnit et met en scène spécialement pour les fêtes de fin d’année. Quelques-uns d’entre eux nous ont expliqué pourquoi ils étaient là, cette année ou tous les ans…

 

Adélaïde Pereira est venue en voisine, ou presque : si elle vit à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, elle travaille comme aide à domicile dans le quartier depuis trente ans. « Le quartier a toujours été très animé, très commerçant, et très décoré pour Noël, note-t-elle. J’emmenais déjà mes enfants voir les vitrines et je vais venir avec mes petits-enfants la semaine prochaine donc… Ça fait plus de vingt ans que je viens les voir, vous vous rendez compte ? » Si Mme Pereira laisse son mari faire les courses dans les Grands Magasins « parce que lui, il aime les marques », elle aime flâner devant les vitrines et le grand sapin des Galeries Lafayette. Elle prend des photos, des vidéos, en attendant d’y emmener les petits. « Les photos ou la vidéo que j’ai fait là, je les mets sur Facebook pour que tout le monde les voie », glisse-t-elle dans un sourire. 

 

 

Toujours devant les vitrines des Galeries Lafayette, la silhouette bonhomme de Doug Rippy s’attarde devant les abeilles surdimensionnées qui s’activent derrière le verre. Venu de Columbus, aux États-Unis, accompagné par sa femme et ses deux filles déjà adolescentes, Doug s’aperçoit que les Français - aussi - savent faire vivre cette fameuse « magie de Noël » qui s’empare de ses compatriotes une fois l’an. Mieux ? « J’ai déjà vu les fameuses vitrines de Macy’s, à New York, et celles-ci sont plus animées, moins axées sur les produits, il y a plus de storytelling ». Si Doug était déjà venu dans la capitale en affaires, il y emmène sa petite famille pour la première fois et à l’heure du bilan, « c’est une des plus belles attractions que l’on ait faites à Paris, en particulier avec le petit spectacle de lumières à l’intérieur. C’est tout aussi sympa que la Tour Eiffel ou les Champs Élysées… » Après cinq jours à Paris, les Rippy mettront le cap sur Londres, et des lumières à peine moins chatoyantes. 

 

 

« Il n’y a pas de vitrines comme ça à Tizi-Ouzou ou même nulle part ailleurs en Algérie… C’est trop beau. Je suis ravi d’être venu » se délecte Hamid Idir, venu de « Tizi », deuxième plus grande ville de Kabylie après Béjaïa. Là-bas, Hamid est commerçant : il tient une boutique d’articles de sport. S’il est venu faire un tour dans l’épicentre de la consommation à la Française, c’est sur une idée de sa femme : « on est venu exprès pour voir les vitrines avec ma fille, car ma femme tenait absolument à nous les montrer. On va en profiter pour commencer les courses de Noël dans les grands magasins ». Hamid, sa femme et sa fille retourneront à Tizi-Ouzou après avoir fêté Noël en France. 

 

 

Nicola Serafini, lui, habite Paris depuis un an. Il est originaire de Rimini, station balnéaire bétonnée de la côte Adriatique. « On est passé en taxi récemment et on s’est dit « allez, lundi soir on va y faire un tour après le travail  pour voir les lumières et les grands magasins apprêtés pour Noël » », explique-t-il. S’il dit « on », c’est parce qu’il est venu avec Angie, sa petite amie belge. Ils sortent d’un déjeuner tardif à Sanukiya, restaurant japonais de la rue d’Argenteuil. « On vient pour se balader sur le boulevard, développe-t-il avec une pointe d’accent, qui est magnifique avec toutes ces lumières… Et on fait des photos pour son Instagram : je suis son photographe ! » Le sourire de Nicola et Angie est contagieux, et le souvenir de Rimini, sa crèche et la « plus grande patinoire d’Europe » qu’on installe chaque hiver semble tout à coup très lointain. « C’est sans doute les plus belles vitrines que j’aie vues mais après Eurodisney, non ? classe-t-il en rigolant ; Ça ressemble un peu à l’attraction avec les poupées, It’s a Small World, c’est très joli ! »

 

 

« Il y a un magasins Galeries Lafayette à Istanbul, mais il n’y a pas autant de travail sur les lumières, c’est plus simple, moins joyeux qu’ici » compare Batuban Unalan, en goguette à Paris pour quelques jours avec Yasemin, sa femme. « On célèbre le nouvel an mais Noël ne fait pas partie de nos traditions, continue-t-il, évidemment, puisque nous sommes un pays majoritairement musulman. Ils reproduisent certaines de ces animations mais ce n’est pas encore comme ça ». Bateban et Yasemin débutent leur balade par les vitrines du Printemps Haussmann. Ensuite, peut-être qu’ils feront un peu de shopping. Yasemin dresse un premier bilan de leur séjour parisien : « je trouve que c’est plus intéressant ici que sur les Champs-Élysées, il y a plus de monde, il se passe plus de choses ». À Batuban de conclure, avec un trait d’humour. « Les lumières embellissent tout, observe-t-il. Comme quoi, le design capitaliste, ça marche : on est attirés par les lumières comme des moustiques… »

 

 

Myriam Dumoulin ne vient pas d’aussi loin puisqu’elle habite à Lille, mais tous les ans, elle descend spécialement à Paris. « J’ai pris le train depuis Lille ce midi, précise-t-elle, et je passe l’après-midi à Paris pour voir les vitrines parce qu’il y aura beaucoup plus de monde après ! Je les trouve toujours très jolies » Elle prend des photos qu’elle ne met pas sur Facebook, elle, mais les envoie plutôt à ses enfants par SMS. La prochaine fois, peut-être qu’elle reviendra avec ses petits-enfants alors elle en profite pour « faire un peu les magasins » et cocher un cadeau qui figurait déjà sur une des listes envoyées au Père Noël. « J’ai 66 ans et j’ai toujours véçu à Lille, mais ça doit faire quarante ans que je viens ici. Il y avait des illuminations à Lille, sur la façade du Printemps, rue Nationale, mais plus maintenant ». 

 

Les vitrines des Galeries Lafayette sont habitées par la « Ruche de Noël » et celles du Printemps par de drôles d’animaux en peluche jusqu’au 5 janvier prochain. Et s’il faisait bon être un moustique, finalement ? 

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